Présences : toujours ce monde étrange et familier qui n’est jamais tout à fait le même d’un tableau à l’autre. Nous nous surprenons à y pénétrer avec étonnement et délectation.

Sur le divan, « Elle » est là, allongée, nue, ronde, lisse de couleurs et avec un naturel déconcertant retient du bout des doigts un échantillon de… son vêtement ?
Le regard semble absent mais l’œil nous suggère la profondeur. L’homme, assis derrière le canapé l’observe de biais, dans un ailleurs. « Elle » encore lovée, épousant le dossier du divan intrigue le voyeur.
Tous les personnages, les animaux des tableaux pétrifiés nous dévisagent pourtant avec une évidence de vie. Le temps est suspendu – « la poussée du temps » – Tout est dit.

La perspective frontale retient les présences et le spectateur se retrouve dans une sorte de face à face dérangeant, inquiétant ; les lignes du sol, du mur décalées rencontrent l’étrangeté. Mais l’intime, le familier est là dans la peinture qui est la chair même de par la richesse de la matière onctueuse et raffinée de ses pigments et de la lumière enfermée dans cette alchimie chromatique.

Marie Vitoux

Dans l’œuvre d’Abraham Hadad, le regard de l’Art est comme une enfance des yeux « retrouée » ….

Marc Le Bot

Regardez, mais regardez, c’est vous-même que vous regardez.

Mathias de Zwijger